Rapports annuels

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Plus que tout autre, de par sa taille et sa situation au cœur de la Défense, le réseau de GENERIA a une importance stratégique et un devoir d’exemplarité. C’est pourquoi il a décidé de s’orienter vers la production d’une énergie plus verte et plus responsable. Un parti-pris qui s’inscrit aussi dans la continuité du Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie (SRCAE) de la Région Île-de-France. Aussi le syndicat s’est-il engagé, avec ses concessionnaires, à rendre ses réseaux de plus en plus propres. En 2021, cela s’est traduit par l’engagement dans une Stratégie bas carbone (SBC), dont les premiers jalons ont été posés. Mais aussi et surtout par le démarrage des travaux pour le verdissement de son principal réseau de chauffage.

UNE STRATÉGIE BAS CARBONE

De par l’envergure de son réseau, GENERIA contribue de façon conséquente aux objectifs du plan climat air énergie de Paris Ouest La Défense. C’est pourquoi, au-delà du verdissement de son réseau, le syndicat a décidé, en février 2020, de s’engager dans une stratégie bas carbone dont les travaux se sont poursuivis en 2021. Avec un inventaire de ses émissions de gaz à effet de serre, selon les standards ISO 14064-1 et 14069 ; une trajectoire pour limiter le réchauffement à 2°C d’ici à 2050, par rapport à l’ère préindustrielle ; ainsi qu’un plan d’actions opérationnel et managérial. Cette démarche, qui a démarré en avril 2020 et s’est poursuivie en 2021, va déboucher sur une stratégie à la fois novatrice et pragmatique. Elle sera menée en cohérence avec le schéma directeur des réseaux de chaleur et de froid validé en 2017 et avec le schéma directeur énergie de la métropole du Grand Paris en cours d’élaboration. Elle devra par ailleurs prendre en compte toutes les autres stratégies vertes en cours sur le territoire, l’évolution de la demande d’énergie, l’impact de la rénovation énergétique et le classement des réseaux en 2022.

Animée par GENERIA, sous l’autorité de son président, cette stratégie a été co-construite avec toutes les parties prenantes du syndicat, c’est-à-dire la Commission consultative des services publics locaux (CCSPL), l’ADEME, la Région, la FNCCR et AMORCE, etc.

RÉSEAUX DE CHALEUR : JUSQU’A 80 % D’ÉNERGIES RENOUVELABLES

Pour réduire l’impact de sa production de chaleur et de froid sur l’environnement, GENERIA invite ses concessionnaires à investir dans des solutions responsables.
C’est le cas du réseau le plus récent qui chauffe les 942 logements de l’éco-quartier Hoche à Nanterre. Exploité par Enerbiosa depuis 2010, ce réseau offre un mix contractuel de 80 % d’énergies renouvelables. 76 % de la chaleur y a été produite à partir de bois sur la dernière saison, entre octobre 2020 et septembre 2021. Enerbiosa a en outre poursuivi son apport de biométhane, en complément ou à la place du bois. Un recours exceptionnel qui lui a permis de dépasser son objectif contractuel avec 81 % d’ENR, tout en bénéficiant d’un prix du gaz particulièrement attractif sur la période.  Pour la saison 2020/2021, le contenu en C02 de la chaleur livrée en sous station a été de 46 kg/MWh au lieu de 272 kg/MWh sans recours aux énergies renouvelables. La production de CO2 sur l’exercice s’établit donc à 367 tonnes, contre 2 163 tonnes pour un fonctionnement au gaz seul, soit une économie de 1 796 tonnes de CO2 sur les 12 mois considérés.

 

Le réseau le plus important, celui d’Idex La Défense, chauffe quant à lui 3 millions de m2 , soit 200 immeubles de bureaux et 20 000 habitants, avec 46 % d’énergies renouvelables, dont la moitié de biofioul et l’autre moitié grâce à une thermofrigopompe (TFP). Avec cette technologie qui permet aussi de récupérer la chaleur, les émissions de CO2 ont été divisées par deux par rapport à 2014. C’est pour ce réseau que GENERIA a lancé, en 2018, un projet de verdissement sans précédent dont les travaux ont démarré en 2021. Les installations devraient être opérationnelles au cours de l’hiver 2022/2023. En attendant que ce projet soit opérationnel, Idex La Défense a choisi en 2021 de se fournir en biogaz. Ce fonctionnement au biogaz est le résultat d’une coopération et d’un partenariat avec la société Save en charge de l’approvisionnement en énergie primaire.

 

Acteur majeur de la transition écologique dans le plus vaste quartier d’affaires européen, GENERIA s’est aussi intéressé de près aux conséquences de la crise sanitaire sur les nouvelles formes de travail et donc sur le taux d’occupation des tours de La Défense, qu’il suit en continu depuis 2020. Le syndicat et son concessionnaire Idex La Défense estiment en effet que, au-delà de l’impact direct sur les ventes d’énergie, cette menace est aussi une bonne occasion pour construire des réseaux urbains responsables et intelligents.

ÉMISSIONS DE CO2 EN 2021

DES RÉSEAUX DE FROID QUI NE REJETTENT NI PANACHES DE VAPEUR, NI FLUIDES FRIGORIGÈNES

Bien avant que l’air conditionné ne soit pointé du doigt pour son rôle dans le réchauffement climatique et la pollution urbaine, GENERIA a misé sur une technologie de refroidissement et non de climatisation pour ses 20 km de réseau de froid. Avec des solutions vertes qui ne rejettent ni chaleur, ni fluides frigorigènes dans l’atmosphère.

Le réseau de la Société Urbaine de Climatisation (SUC) en témoigne. Depuis les années 1990, le froid y est produit à partir de l’eau de la Seine. Inédite à l’époque, cette solution est considérée comme précurseur par les acteurs du froid du monde entier. Une technologie a en outre été mise en place pour éviter les fuites de fluide frigorigène lors de la maintenance. Nocif pour la santé et l’environnement, s’il s’échappe dans l’air que l’on respire, ce fluide est stocké dans des cuves lors des opérations de maintenance des groupes froids, puis réinjecté dans les machines à l’issue de l’intervention. Le système développé au sein de la SUC pour les transferts de fluide frigorigène permet d’assurer une parfaite étanchéité. Enfin, la centrale Alsace, implantée sous la tour Prisma à Courbevoie, est aujourd’hui parfaitement intégrée dans le paysage urbain.

 

Le réseau d’Idex La Défense produit quant à lui du froid grâce à des tours aérofrigérantes. Entièrement renouvelées en 2020, ces tours récupèrent l’énergie du vent, et 6 000 m2 de bacs de glace qui constituent une réserve de refroidissement. Il s’agit de la plus grande unité de ce type en Europe, grâce à laquelle Idex La Défense améliore le rendement de sa production, tout en préservant l’environnement car le refroidissement se fait de nuit, lorsque les températures de condensation sont inférieures et le coût de l’énergie plus bas.

 

À eux deux, ces réseaux offrent un COP* de 3,5, contre 2 pour des climatiseurs individuels.

 

* Coefficient de performance. Rapport entre l’énergie utile (le froid délivré) et l’énergie consommée (l’énergie nécessaire pour produire le froid). Plus il est élevé, plus le réseau est efficace.

2L’environnement, un engagement